Nous sommes invités à mener notre enquête. Des peintures ont-elles disparues ? Une collection aurait-elle prise la place d’une autre ? L’artiste recouvre de jaune pour mieux rendre visible les caractéristiques de la peinture.
Sa proposition pour la galerie incite à une autre manière d’envisager le principe de l’exposition. Elle offre diverses possibilités d’associations de deux installations in situ : peinture murale et collection de petites toiles de divers formats se renvoient l’un et l’autre. Cette exposition incarne plusieurs espaces temps et conduit à rester dans un moment de suspension ainsi qu’à nous raconter notre propre histoire de ce projet.
Pauline Lisowski
Réalisée in situ en juin 2011 à la Brickehouse Art Gallery de Sacramento (Californie, Etats-Unis d’Amérique) et réinstallée deux mois plus tard à la Reynolds Gallery de l’University of the Pacific (Stockton, ibid.), le concept de Yellow Collection va réapparaître, en se renouvelant, à Paris, grâce à une proposition – sous forme d’invitation… – de la Galerie Victor-Sfez. Comment ? La Yellow Collection, ensemble de peintures qui répertorie la totalité – ou presque… – de mes préoccupations picturales de ces quinze dernières années – à l’inverse des Etats-Unis, où seules étaient proposées les destructions de support –, cette Yellow Collection va tout bonnement se substituer à la Russian avant-garde Collection qui fait le bonheur de Victor Sfez. Ce tour de passe-passe a déjà fait l’objet d’un rapport du commissaire Nogent, comme le rapporte le journaliste Philippe Gonnet. Si ce subterfuge conserve sa part de mystère(s), l’enquêteur semble en tout cas en avoir saisi l’intention…Car le public devra lui aussi faire preuve de curiosité ! N’y aurait-il donc rien à voir ? A l’inverse de l’art contemporain, qui trop souvent explique et ne montre (presque…) rien, l’action in situ, le (presque…) rien, devrait ici donner au spectateur, grâce aux pièces à conviction laissées sur place, envie d’en savoir plus, de découvrir pour voir, sans que je lui fournisse plus d’explication…
Roland Orépük, 2018